Mark Eaton - Jazz insider pour le Salt Lake Tribune
FINALS 2012 : GAME 7
Avec la victoire arrachée par les Sixers lors du game 6, la NBA se trouve dans une situation inédite depuis 1994 : un game 7 pour décider le champion de la saison.
Depuis la fameuse finale qui a opposé les Knicks d'Ewing au Rockets d'Olajuwon jamais une finale n'avait été aussi serrée.
Les Bulls de Jordan arrivaient toujours à terminer leur finales en 5 ou 6 matchs. Les Lakers de Shaq et Kobe n'avaient pas de réelle compétition en finale. Plus récemment, le Heat de Wade et les Bobcats de Jarret Jones dominaient quasi-systématiquement leur adversaires de l'Ouest.
Cette année les deux équipes finalistes sont d'un niveau très proche, et un game 7 est nécessaire pour savoir qui soulevera le Larry O'Brien Trophy.
Philadelphie a déja joué un game 7 cette saison, et montré toute sa solidité dans sa situation en écartant les Knicks 86 à 71. Le pauvre Salim Stoudamire était laissé à 5 petits points et un 2/11 au shoots.
L'inconvénient cette fois-çi c'est que contrairement aux demi-finales de conférence, les Sixers n'acceuilleront pas ce game 7. Le Jazz possède l'avantage du terrain et c'est donc le bouillant public mormon qui pourra assister à cette rencontre.
Le deuxième inconvénient est que le Jazz a l'expérience des matchs 7, tout particulièrement Kirilenko :
- Pour son premier game 7, lors du deuxième tour en 2005 sur le terrain des Sonics, Kirilenko avait terminé meilleur scoreur de la rencontre avec 23pts et avait maintenu son rival de l'époque, Shawn Marion, à seulement 6pts à 25%. Il réalisa là probablement la meilleure perf de sa jeune carrière.
- Deuxième game 7 en 2006 face à Houston à domicile. Kirilenko opposé à Duncan parvient à légèrement le dominé au scoring : 14pts vs 13pts pour Duncan. Il livre ce soir là un match très moyen en attaque mais dérègle la machine de Houston en s'occupant du cas Duncan.
- Troisième game 7, face à Phoenix cette fois-çi, lors des finales de conférence 2007 : Kirilenko s'incline pour la première fois dans un game 7, impuissant face à l'attaque des Suns qui marque 102pts sur le parquet du Jazz. Kirilenko parvient difficilement à marquer 14pts (40% de réussite seulement)
- Quatrième game 7 : Utah s'impose en 2008 face au Lakers à domicile en finale de conférence. Kirilenko est invisible en attaque (6pts) mais sa défense (5blk et un Gasol à 31% propulse le Jazz en finale nba laissant les Lakers à 68pts seulement.
- Cinquième game 7 : il faut attendre trois ans et le premier tour face au Dallas Mavericks l'an passé (2011) pour revoir le Jazz disputer un game 7. A domicile Utah s'impose de 10pts (81-71) avec un Kirilenko meilleur scoreur (24pts,10rbds) et un Deng laissé à 12pts et 34%
On constate donc que Kirilenko a déja joué 5 game 7 dans sa carrière avec le Utah Jazz et qu'il n'en a perdu qu'un. Philadelphie sait donc qu'il va falloir s'attendre à un très bon Kirilenko pour ce game 7. John Stockton a annoncé l'intention de le faire défendre sur Eddy Curry pour le match le plus important de la franchise.
Un autre joueur est très attendu du coté du Delta Center : le meilleur scoreur de la ligue, Andy Boyer. Tout le monde est resté sur sa perte de balle lors de la dernière possession du game 6 alors que le Jazz n'avait que 2pts de retard. C'est un Boyer en quête de revanche qui jouera ce game 7 d'autant plus que Boyer a du dépasser les 30pts pour porter le Jazz à la victoire lors des trois matchs gagnés par le Jazz dans cette série.
1er quart temps
Le match commence de manière idéale pour Boyer qui inscrits ses trois premiers points sur un shoot à peine 20 secondes après le début du match. Mais l'homme du début de match est Elton Brand qui compile 8pts et 4rbds dans les six premières minutes du match. Utah mène rapidement de sept points, mais les Sixers restent dans la partie gràce notamment a deux trois points de la part de Vujacic et JR Smith. Neammoins les ennuis commencent pour Philadelphie : avant même la fin du quart temps Eddy Curry et Stromile Swift prennent deux fautes chacun.
L'arbitrage avait été sévère pour le Jazz lors des deux matchs précédents, mais ce sont cette fois-ci les Sixers qui doivent gérer l'intrangisance du corps arbitral.
24-20 Jazz.
2ème quart temps
Dans le deuxième quart temps, les visiteurs augmentent l'intensité de leur défense et les pertes de balles s'accumulent coté Jazz. Philadelphie revient bien dans le match (26-28) jusqu'à ce que Swift prenne sa troisième faute (4ème minute du quart temps).
Sans Swift, Philly encaisse un 8-0 et se retrouve relegués à dix longueurs. Les choses empirent lorsque Boyer provoque la troisième faute de Curry (7ème minute du QT). Il va même pousser le vice jusqu'à provoquer une troisième faute sur JR Smith également dans la dernière minute de quart temps.
Résultat à la mitemps : Philadelphie est mené 45 à 32 et les trois meilleurs joueurs de l'équipe (Smith,Curry,Swift) se retrouvent avec 3 fautes au compteur. La défense du Jazz fut sublime, seulement 32pts encaissés et un Curry totalement muselé par AK (6pts à la mitemps, 2/8 au shoots) à l'image de sa faute offensive commmise lors du premier quart temps.
Le scénario est idéal pour le Jazz, et John Stockton espère éviter un retour des Sixers du style de celui du game 6.
45-32 Jazz.
La défense répond présent en première mitemps avec Kirilenko au sommet de son art
3ème quart temps
Les Sixers reviennent sur le terrain avec la ferme intention de refaire leur retard. Les premières minutes de la deuxième mitemps se disputent à un très haut niveau d'intensité. Les visiteurs reviennent à 9pts (52-43) à 6 minutes de la fin mais sont victimes de leur agressivité : Iguodala part sur le banc avec 4 fautes.
Utah n'arrive pas à en profiter avec un Williams en pleine forme (7pts dans ce quart temps), le small forward fait revenir son équipe à 7pts du Jazz (3rd 4:18 : 47-54) mais Brand décide de prendre les choses en main. Il provoque intelligemment une 4ème faute sur l'ancien MVP des Finals, Stro Swift, et marque 7 des 8 derniers points de son équipe dans ce troisième quart temps.
62-53 Jazz.
Brand semble prêt pour la dernière ligne droite
4ème quart temps
Plus que douze minutes à jouer et le Jazz est toujours en tête avec une avance de 9pts. La défense mormonne fait du gros boulot et si Curry ou Smith ne prenne pas feu Utah a toutes les chances de conserver son avantage.
Boyer montre l'exemple en ce début de quatrième quart temps : en froid avec son shoot, Boyer décide d'attaquer la raquette et provoque deux fautes consécutivement sur Iguodala puis Curry. Iguodala prends au passage sa cinquième faute et il se retrouve handicapé jusqu'à la fin du match. Le ton est donné et le Jazz continue à appuyer là où ça fait mal, Kirilenko trouve Brand sous le panier poussant Swift a commetre une faute à son tour, sa cinquième.
En a peine plus de trois minutes, Philadelphie a déja commis 4 fautes tandis que le Jazz a repris un avantage de 13pts (8:38 66-53).
Mais les Sixers ne baissent pas les bras, avec un leader improbable : Williams encore lui qui pique le ballon à Brand sur l'action suivante et s'en va mettre un layup après un coast to coast d'anthologie. Quelques secondes plus tard Vujacic le trouve baseline et Williams convertit le panier + la faute.
Cette séquence remet les visiteurs dans la partie, et la défense de Philly commence à devenir imprenable. Vujacic augmente l'anxiété des fans mormons en plantant un trois points deux mètres derrière la ligne ! A 7 minutes de la fin l'écart n'est plus que de 5 points (66-61), le match est relancé.
Un temps mort est pris par John Stockton. Au retour sur le terrain, le play désigné par Stockton libère Boyer à midistance après deux picks consécutifs de Kirilenko et Brand. Curry fait l'erreur de faire faute sur Boyer qui convertit ses deux lancers et remet Utah dans le match.
Vujacic demande immédiatement le ballon, et, en première intention déclenche un trois points dès qu'il passe la ligne médiane. C'est raté, et Kirilenko capitalise sur cette erreur en provoquant une faute sur Vuja de l'autre coté du terrain après un switch des Sixers. 2/2 au LF, +9 pour le Jazz. Le public respire à nouveau.
Vujacic, encore lui exige le ballon et dans les mêmes conditions que sur la possession précédente il déclenche un trois points en premiière intention, cette fois ci son culot est récompensé, Philly est à 6pts à cinq minutes de la fin (70-64)
Seulement voila les Sixers ne marqueront plus pendant deux minutes, pire Vujacic sort après avoir commis sa sixième faute de façon inutile sur Brand sur une aide défensive.
Avec une équipe adverse handicapée par les fautes, Brand se régale à l'interieur. Utah prend le large, bien aidé par Philadelphie qui loupe ses 5 derniers lancers francs (!!).
Smith n'arrive pas à se défaire du marquage de Boyer, quand à Curry il reste toujours dans l'ombre défensive de Kirilenko.
Sans les exploits de son shooteur serbe, Philadelphie reste bloquer à 69pts et Utah arrache son premier titre au bout d'un match défensif de très grande classe.
SCORE FINAL : 80-69 JAZZ. CHAMPIONS OF THE WORLD !
C'est la plus mauvaise performance offensive de la part des Sixers dans ces playoffs et nul doute que la défense de Kirilenko et cie y est pour beaucoup.
Le meilleur défenseur de l'histoire montre l'exemple en maintenant Eddy Curry a un odieux 4/16 au shoots.
Le Jazz a également énormément souffert en attaque (36.9% de réussite au shoots seulement !) mais la capacité de Brand et Boyer à provoquer des fautes permit au Jazz de faire la différence :
11/15 au lf pour un total de 23pts, 14rbds et 4 block !
11/12 au lf pour Boyer (21pts,6rbds,5ast)
Brand est de très loin le joueur du match. Non seulement il termine meilleur scoreur et rebondeur de la rencontre mais en plus il maintient l'ancien MVP des Finals, Swift, à seulement 4pts, 7rbds. Une performance de très grande classe qui risque de rester dans les bouquins d'histoire dans l'Utah.
Kirilenko très peu présent en attaque, a su donner le ton en défense et c'est gràce à lui que Philadelphie fait sa pire performance des playoffs (8pts,10rbds,4stl)
Quand à Boyer il a énormément souffert dans ce match défensif (8 tirs ratés, 7 turnovers !) mais il a su répondre présent dans les moments importants de la rencontre et si Philadelphie a connu tout ses problèmes de faute c'est bien gràce à la capacité à Boyer de provoquer des fautes.
C'était écrit, Utah gagne finalement son premier titre grâce à sa défense de fer. Avec un nouveau record à la clé, dans l'ère moderne aucune équipe n'avait encaissé si peu de points dans un game 7 des Finals.
JR Smith c'est bien battu, mais il a cédé face à la défense du Jazz (seulement 14pts dans le dernier match), en face Boyer mérite complétement son titre de MVP des Finals : 25.3pts à 40.2% avec 5.3rbds et 2.1 steals.
A.Boyer, MVP des Finals après 8 saisons dans la ligue.
"They must find it difficult... those that take authority as truth, instead of truth as the authority"
“Any society that would give up a little liberty to gain a little security will deserve neither and lose both.”